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Iredey Blog Emergence

Le régionalisme manoeuvre de l'opposition

4 Mars 2011 , Rédigé par ibe_master

 

Le régionalisme, manœuvre de l’opposition

par ALAMOU Samuel

COTONOU : 4 Mars 2011

L’Union fait la Nation (UN) a été créée autour des partis de certains
anciens leaders de notre pays pour la conquête du pouvoir aux
élections de 2011. Mais la volonté de conquête du pouvoir s’est bâtie
autour du régionalisme.

Après le succès foudroyant de YAYI BONI en 2006, les anciens leaders se sont mués en silence pendant deux ans. Cela a fait croire à certains qu’il n’y a plus d’opposition au Bénin. Mais c’était en fait la période de recherche de solution pour désarticuler le régime porté par la ferveur du changement. La grande trouvaille s’est constituée autour
du G13, groupe parlementaire à l’Assemblée de 13 députés, dont les positions pendulaires faisaient gagner du côté où il se penchait.
C’est pendant cette période qu’il a été question pour les concepteurs de l’UN de faire mettre en scelle ABDOULAYE BIO TCHANE (ABT) pour diviser le Nord  , bastion du régime en place. Ainsi devant la division politique qui s’observerait au Sud, la victoire pourrait lui revenir dès que le phénomène ABT aurait pris au Nord. Tout est conçu autour  des hommes et non des idées fécondes. A l’époque, l’objectif des
responsables de l’UN qui ont poussé à la candidature de ABT était d’empêcher YAYI BONI de passer le premier tour des élections de 2006.
Malgré les actions de sape au sein de l’Assemblée, au niveau des populations, les choses n’ont pas avancé. Il faudrait trouver d’autres stratégies en la critique des actions du régime présenté comme régionaliste. Parmi ces actions, l’opposition s’est attaquée aux nominations pour gripper l’appareil d’Etat. Partout se distille dans l’opinion que le régime en place ne nomme que les hommes du Nord
malgré les efforts de rééquilibrage entamés par le Président de la République. Les reversements des milliers d’enseignants et agents de santé communautaires, recrutés sur une base locale, bien avant le régime de YAYI BONI à la Fonction publique,  au lieu d’être perçus comme une volonté de dynamiser l’enseignement et la santé sont   traduits dans l’opinion comme une mauvaise gestion des ressources de
l’Etat. Certains de l’opposition ont même prédit que d’ici là, la caisse de l’Etat sera vide et le pays ne pourra plus payer ses fonctionnaires. Mais rappelons que ces enseignants ont été recrutés sur une base locale. Ils étaient payés difficilement pendant neuf mois  sur douze à partir de la contribution des parents d’élèves. Ces recrutements  opérés au moment où ces leaders étaient aux affaires  étaient devenus une gangrène pour l’école béninoise et les centres de santé. La solution du gouvernement de YAYI BONI qui a consisté à les prendre en compte sur le budget de l’Etat n’est pas considérée comme une volonté de corriger les erreurs du passé mais pour l’opposition,
elle est présentée dans l’opinion comme une volonté de mettre à genou l’économie nationale. Ces personnes recrutées et qui ont déjà passé près de dix ans dans un système bâtard sont-ils uniquement du Nord ?
Face à la misère des enseignants, le régime a décidé de satisfaire à une de leur principale revendication, honorer cette fonction en relevant de 25 % leurs salaires. Des voix de l’opposition se sont  élevées pour pousser d’autres corps dans des revendications  d’indemnités. Les populations en ont payé le prix par la longue grève
des hommes de la santé surtout dans des zones reculées où n’existe aucun service que celui de l’Etat. Les satisfactions du gouvernement  aux travailleurs sont-ils réservées uniquement aux cadres du Nord ?
L’opposition n’a pas pour autant reculé. Il fallait trouver d’autres ingrédients, en dehors du blocage à l’Assemblée où systématiquement les rapports du Président de l’Assemblée ,membres de la coalition du Chef de l’Etat sont rejetés de même que les  budgets de l’Etat pour des exercices 2008, 2009 et 2010. Ils espéraient ainsi rendre impopulaire le Chef de l’Etat qui dans l’opinion deviendrait l’homme des ordonnances qu’il était obligé de prendre. Ce nouvel ingrédient pour ramener l’opinion à leur cause est La Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) sans oublier les grèves et les manifestations de rue sous forme de marche.
Cet instrument, la LEPI, présenté par les mêmes responsables de UN au moment où ils dirigeaient le pays pour assainir les fraudes électorales est expliqué sous cap à des intellectuels comme une action du gouvernement pour organiser la fraude. Selon certains de cette opposition, c’est la mise en place de la LEPI au Sénégal qui a permis
à WADE, président en exercice au moment de sa confection, de gagner  frauduleusement les élections dans son pays malgré la ceinture de Dakar par l’opposition. Il faut trouver alors tous les arguments pour la rejeter. Rien n’a été fait à l’époque par cette opposition pour  faire inscrire les leurs. L’Affaire  DAGNIVO, l’assassinat d’un  citoyen dans des conditions non encore élucidées,  a été saisie  au vol par cette opposition pour intoxiquer le peuple et noircir le
régime.
On comprend mieux pourquoi l’opposition béninoise s’oppose à tous ceux  qui œuvrent dans le sens de la mise en ouvre de la LEPI, cet outil qui n’est pas réservé uniquement pour les élections mais aussi audéveloppement dont le peuple a besoin. Arifari BAKO qui dirige les actions de la LEPI, Robert DOSSOU, Président de la Cour
Constitutionnelle et Mathurin NAGO, Président de l’Assemblée sont  trouvés comme des ennemis du peuple. Les communistes d’hier qui  visiblement ont laissé tomber leur candidat se sont mobilisés autour de ABT. Ils espèrent réitérer les actions de 1989 contre le régime de KEREKOU et faire tomber celui de YAYI BONI. Mieux les évènements en
cours dans le  monde arabe les a inspirés. A défaut de faire de leur  mouvement une Insurrection Générale Armée- leur rêve du passé-il faut troubler l’ordre public par des manifestations gigantesques des travailleurs pour empêcher les élections et contraindre YAYI BONI à quitter le pouvoir. Ils mettront probablement en place un gouvernement
de transition dans lequel les éléments de UN et ABT dirigeront le pays.
La suite de ces réflexions on la connaît. Les manifestations de rue, les grèves perlées des agents de la Santé et du Ministère des Finances n’ont pas fait changer le cap au gouvernement. Les populations n’ont pas encensé l’opposition, le coup d’Etat constitutionnel a échoué. Les
élections auront bel et bien lieu le 6 avril pour que force reste à la constitution du 11 décembre 1990.  Dans ce cas, il faut encore susciter la fibre régionaliste pour empêcher les paisibles citoyens d’exprimer leur vote en faveur du régime qui a fait tout ce qui est en son pouvoir pour conduire le pays et le doter de l’essentiel : les infrastructures routières, le paiement régulier des salaires, le microcrédit aux plus pauvres, la subvention du riz pour éviter de faire affamer le peuple, le relèvement des salaires face à la cherté
de la vie, etc. Aujourd’hui ce sont des populations qui sont
démarchées, prises d’assaut surtout dans le Sud, pour les obliger à voter le candidat de UN qu’elles ne portent pas dans leur cœur. On les surveille. Des brigades sont même mises en place pour les obliger à voter ’’leur sang’’. Des instruments mis en place hier dans les départements du Mono et du Couffo pour empêcher la pénétration
d’autres forces dans ces deux départements de 1990 à 2006 dans cette région et faire d’un parti, un parti unique régional, sont revus et corrigés. La peur est devenue l’arme par laquelle il faut contraindre les paisibles populations à porter leurs voix sur le candidat YAYI BONI, le Nord est opposé au Sud. La marche vers le progrès entamée parle gouvernement en place  est présentée comme celle de la régression.Ils prétendent que dès qu’ils seront aux affaires, ils balaieront tout et feront du Bénin l’Eldorado. Ils oublient qu’ils étaient là hier et qu’ils n’ont pas pu faire mieux.
Voilà où nous en sommes avec la manœuvre politicienne de l’opposition. Le peuple décidera. Nous devons travailler pour empêcher les vautours de reprendre du service. Le pays doit avancer , en bannissant le régionalisme qui prévoit pour UN rien que des hommes du Sud, qui selon leur projection doivent diriger encore pendant au moins vingt ans. La
victoire appartient à ceux qui travaillent pour le bien-être des
populations et non à une oligarchie ou à un clan.

Samuel ALAMOU

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