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Iredey Blog Emergence

L'Un: les germes de l'échec

10 Novembre 2010 , Rédigé par ibe_master Publié dans #Actualités

L’impossible exigence de l’Union fait la Nation 

Écrit par Pierre Matchoudo   
Dimanche, 07 Novembre 2010 20:24
Eric Houndete, l'un des stratèges de l'UN

Eric Houndete, l'un des stratèges de l'UN

Après avoir échoué dans leur tentative de soulever les Béninois contre le gouvernement dans le dossier de disparition de Pierre Urbain Dagnivo, les responsables de l’Union fait la nation ont choisi un nouveau cheval de bataille. Ils ont jeté leur dévolu sur la liste électorale permanente informatisée (Lepi), leur dernière chance de pouvoir abattre le président Yayi Boni et installer leur candidat sur le fauteuil présidentiel en avril 2001. Apres avoir marché à Pobè et Porto-Novo, ils ont organisé le jeudi 4 novembre une gigantesque marche sur la représentation de l’Union Européenne et la Préfecture à Cotonou. Toutes ces manifestations ne visent qu’un objectif : demander l’arrêt du recensement en vue de la réalisation de la Lepi.

La motion de protestation lue devant les autorités de l’UE au Benin est on ne peut plus clair. Ils exigent «la suspension de l’établissement de la LEPI et sa reprise dans de meilleures conditions après les élections de 2011». En termes clairs, ils veulent que les élections présidentielle et législatives soient faites sur la base d’une liste confectionnée manuellement, avec toutes les implications que cela comporte.

Il est a priori surprenant que dans un pays démocratique où il revient à l’opposition d’exiger les gages de la transparence, l’Union fait la nation en soit à vouloir que les élections se passent avec des méthodes obscures et rétrogrades. Si on en est à cette situation, c’est tout simplement parce que la lumière gène l’opposition béninoise. Me Adrien Houngbédji, le candidat désigné de la principale branche de cette opposition est resté trop longtemps dans l’inaction, accusant du coup un retard qu’il a du mal à rattraper face à un président hyperactif.

De plus, le recensement réalisé dans le cadre de cette liste unique a révélé des pratiques établies pendant longtemps, faites de gonflement de listes. Ainsi, rien que pour la ville de Cotonou, il y avait près de 200 000 électeurs supplémentaires constitués d’étrangers et de mineurs. Des listes d’enregistrement sont toujours déposées auprès des services décentralisés de l’administration afin que des personnes qui auraient été omises lors du recensement porte-à-porte puissent se faire signaler et se faire prendre en compte. Malgré cela, le gap est toujours grand entre les résultats des listes manuelles et le recensement actuel. Ceux qui demandent l’arrêt de la Lepi sont justement ceux-là à qui cette gigantesque fraude profitait.

Une stratégie en conflit avec l'éthique

Pour parvenir à leur fin, les ténors de l’UN font distiller des informations qui surprennent parce qu’elles s’adressent à des personnes qui savent qu’elles ne sont pas vraies. Ainsi, les citoyens doivent donner leurs empreintes digitales lors de l’enregistrement des données personnelles les concernant. L’UN déclare que «les kits ne captent pas tous les doigts», ce que tous ceux qui sont passés par cette phase savent bien être faux.

Dès lors que les citoyens constatent qu’il y a entorse à l’honnêteté, l’on voit mal comment l’UN peut se rallier des partisans autres que ceux qui, par avance souscrivent à ses manœuvres. D’ailleurs des structures de la société civile soucieuses de l’éthique ont commencé par hausser le ton pour demander la poursuite du processus de réalisation de la Lepi. C’est le sens à donner à la rencontre des membres du bureau du cadre de concertation des confessions religieuses. Ce cadre, constitué de chrétiens, musulmans, d’adeptes de religions traditionnelles et de rois a refait l’unité après une toilette interne. Aujourd’hui, c’est d’une voix que les membres du bureau ont décidé de convaincre ceux sur qui ils ont une quelconque influence afin qu’ils soutiennent la Lepi. Ce qui n’est pas superflu lorsqu’on sait l’importance de la religion dans la société béninoise. En plus du cadre de concertation des confessions religieuses, d’autres organisations ont commencé par lever la voix pour désavouer Me Adrien Houngbédji et les siens, en clamant que «l’époque des listes manuelles est définitivement révolue».

 

Il ne restera alors à l’UN que de déverser ses militants dans les rues pour continuer à protester, au risque de provoquer des contremarches pour lesquelles la mouvance présidentielle semble avoir acquis l’expertise. Toutes choses qui risquent de déboucher sur des situations difficiles à contrôler et dommageables pour la quiétude du pays.

Quoi qu’il en soit, les germes d’échec sont déjà là, et sauf surprise, les prochaines élections auront bel et bien lieu sur la base de la liste électorale permanente informatisée, dont la loi fut votée par ceux-là même qui la combattent aujourd’hui. Près de lui

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