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Iredey Blog Emergence

Sanglante lune de miel en Afrique du Sud .

11 Décembre 2010 , Rédigé par ibe_master Publié dans #Insolite

Sanglante lune de miel en Afrique du Sud
Le 13 novembre, un couple de jeunes mariés étaenit agressés et dévalisés au Cap, en Afrique du Sud. La jeune épouse est tuée. Un crime gratuit dans la capitale de la violence ? Non : un assassinat, commandité par son mari.

Shrien Dewani a commandité le meurtre de sa jeune épouse, Anni Hindocha  

Shrien Dewani a commandité le meurtre de sa jeune épouse, Anni Hindocha © SIPA Mille six cent trente euros, 15.000 rands en monnaie sud-africaine. C’est le prix d’un assassinat dans les environs du Cap, la « ville mère » de l’Afrique du Sud. En tout cas celui que Shrien Dewani, un homme d’affaires britannique de 30 ans, est soupçonné d’avoir payé pour faire tuer sa toute fraîche épouse, Anni Hindocha, 28 ans. Ils étaient en voyage de noces.

La lune de miel avait pourtant bien commencé. Une semaine après un mariage hindou traditionnel à Bombay, en Inde, décrit comme un « conte de fées », les tourtereaux sont arrivé le 7 novembre en Afrique du Sud. D’abord pour une escapade de quatre jours dans le célèbre Kruger Park : au programme, un safari à la recherche des beautés de la savane. Lions, girafes rhinocéros… Le 12 novembre, leur avion atterrit au Cap, pour quelques jours de découverte de la ville en amoureux.

Toute l’apparence d’un car-jacking

Le lendemain au soir, alors que leur taxi les emmène du Surfside, un restaurant chic de l’ouest du Cap où le couple vient de dîner, au Cape Grace Hotel, le palace en bord de mer où Shrien et Anni séjournent, deux hommes armés arrêtent la Volkswagen Sharan métallisée. En font sortir le chauffeur et repartent, le couple en otage. Un peu plus loin, le jeune marié est expulsé. La voiture sera retrouvée quelques heures plus tard, abandonnée. A bord, le corps d’Anni Hindocha. Morte par balles de blessures à la nuque, à la poitrine et à la main. Détroussée de quelques objets de valeur : un bracelet d’or et de diamants, une montre de marque, un sac à main et un téléphone portable.

Un crime odieux comme il s’en produit par dizaines dans les villes sud-africaines connues pour leur dangerosité. Un car-jacking ordinaire qui ne fait que renforcer le sentiment d’insécurité des touristes. Surtout dans les environs du lieu de l’agression, le quartier de Gugulethu. Un quartier pauvre, un parmi les ghettos qui jouxtent les quartiers plus riches. C’est la version que donneront dans un premier temps le chauffeur du taxi, Zola Tongo, 31 ans, et Shrien, à peine marié et déjà veuf.

Dix-huit ans de prison pour l’organisateur

Mais rapidement les experts de la police sud-africaine relient le crime à deux hommes déjà bien connus de leurs services : Mziwamadoda Qwabe et Xolile Mngeni, deux jeunes de 26 ans. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Zola Tongo, le chauffeur de taxi, d’être arrêté. Lundi dernier, ce père de cinq enfants, réputé « bosseur », passe en jugement devant la haute cour de justice du Cap, accusé de kidnapping, vol aggravé, meurtre et obstruction à la justice. Il plaide coupable. Et reconnaît dans la foulée avoir déjà rencontré Shrien Dewani, la veille de l’assassinat. Ce dernier, selon le chauffeur de taxi, lui aurait demandé s’il lui était possible de « faire sortir quelqu’un du tableau », moyennant finance. Dewani lui aurait ainsi proposé 15.000 rands (1.630 €), demandant même à son guide comment changer des dollars sans avoir à montrer son passeport et, surtout, à un taux plus intéressant que celui des bureaux de change de la ville… Zola Tongo, jamais condamné jusque-là, écope en tant qu’organisateur du crime de dix-huit ans de prison. Pour la justice sud-africaine, l’histoire n’est pas terminée. Car Shrien Dewani est devenu le principal suspect de cet odieux assassinat. Lui, le dirigeant millionnaire de l’entreprise familiale PSP Healthcare, qui construit et gère des maisons de retraite privées en Grande-Bretagne. Lui qui sort de la meilleure école de Bristol. Lui que son beau-père, Vinodkumar Hindocha, un ingénieur en électricité suédois d’origine indienne, le père d’Anni, « aime comme un fils ». Lui qui assurait, par la voix du gourou britannique de la communication Max Clifford, avoir fait l’objet d’une prise en charge psychologique, encore sous le choc de l’agression…

Pas mariés officiellement

Mardi soir, tandis que son entourage qualifiait ces accusations de « ridicules », Shrien Dewani s’est présenté dans un commissariat de Bristol, prêt à défendre son innocence. Une tâche ardue : dans ses déclarations à la presse, ses explications ont paru floues. A un journaliste, il expliquait ce détour dans un « quartier chaud » par l’envie d’Anni de voir « l’Afrique réelle ». A un autre, il parle d’une initiative du chauffeur de taxi… La haute cour du Cap, elle, a sa conviction. Dans l’accord de plaider-coupable signé par le chauffeur de taxi, les juges parlent du millionnaire britannique comme d’un homme qui a commandité le meurtre « en exploitant la situation socio-économique » du chauffeur de taxi.

Jusqu’à son éventuelle extradition et un procès en Afrique du Sud, une question demeurera sur toutes les lèvres à propos de Shrien Dewani : pourquoi ? Des rumeurs avancent des difficultés financières de son entreprise, démenties rapidement par un expert-comptable. De plus, selon le père d’Anni, le couple n’était pas officiellement marié : seule avait eu lieu une cérémonie traditionnelle, religieuse. Nul ne connaît pour le moment le mystère de l’homme qui a voulu tuer sa femme, avant même d’être marié.

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