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Iredey Blog Emergence

Le Bénin et sa démocratie en chute libre ! C'est triste à mourir...

2 Octobre 2010 , Rédigé par ibe_master Publié dans #Actualités

Comment se déglinguent le Bénin et sa démocratie (Par Roger Gbégnonvi)
Source : OPTIONS D'INFOS
01.10.2010

A l'insu de très nombreux Béninois, la journée du 16 septembre 2010 fut terrible pour le Bénin et triste à mourir pour sa démocratie, qui traverse depuis quelque temps une zone de turbulence. Une journée noire, un jeudi noir. Ce jeudi-là, coup de gueule ou coup de sang, un honorable député, dont on connaissait par ailleurs les audaces, les jactances et les volte-faces, a fait de nouveau les siennes, non pas à la cantonade ou à l'emporte-pièce, mais posément, de façon préméditée et réfléchie, puisqu'il a écrit. Une ‘‘lettre ouverte'' sur cinq colonnes bien tassées. Et dès le lendemain, il a convoqué une conférence de presse pour confirmer l'écrit de la veille et confirmer qu'il en était bien l'auteur. Fini donc le doute, s'il en existait un.

Cette lettre ouverte s'ouvre sur ‘‘mon disciple non affranchi'' et se referme sur ‘‘ton ancien maître''. Le maître revendique donc - cela va de soi - les exploits du disciple. Et ces exploits sont si torrides, si chauds et si rances que certains quotidiens, sans parler de censure et sans renier leur penchant lucratif pour les informations saignantes, ont jugé bon et moral de ne proposer à leurs lecteurs qu'un résumé lâche et pâle, essoré et édulcoré de la lettre ouverte, une version vidée de son venin, vidée de la sève et de l'essentiel. Et il est vrai que l'essentiel peut faire écarquiller les yeux aux plus blasés d'entre nous en matière de ‘‘bof! on en sait des vertes et des pas mûres''.

Et il est vrai qu'il peut être écœurant, avec forte nausée à la clé, de lire sous la plume du député maître que, sous la très haute supervision du ‘‘patron'' du ‘‘gang'', qui n'est autre que le député disciple, ‘‘on lavait le sang humain des véhicules braqués. On lavait également les mains gantées de sang et on partageait les butins d'opérations sordides dont la mise en œuvre est réservée aux âmes perdues comme la tienne.''. Et le député maître désigne avec précision l'endroit de Cotonou, où les ‘‘âmes perdues'' se répandaient en funestes bacchanales et lessives. Et le député maître précise qu'en 1995 le député disciple conduisait encore le gang des ‘‘âmes perdues'' et que, s'il a maintenant et pour toujours mal à l'estomac et aux intestins, c'est à cause des ‘‘capsules de drogue'' avalées ‘‘à l'aide de sauce gluante''. Car il était aussi narcotrafiquant. Et il a fait la prison.

Et ‘‘les archives des services de renseignement et de sécurité de l'Etat français sont éloquents à ce sujet''. Et on le met au défi de nier. Etc., etc. Les bras vous en tombent, malgré tout ce que vous croyiez savoir auparavant et qui était déjà très difficile à supporter. Ce que vous lisez vous laisse KO et chaos. Cette avalanche de révélations gluantes et sanguinolentes faites par un honorable député sur un autre honorable député, c'est triste à mourir.

Et vous voyez clairement maintenant comment se déglinguent le Bénin et sa démocratie, puisque nulle part la Constitution du 11 décembre 1990 n'a prévu que l'immunité parlementaire servirait de fumier à des ‘‘âmes perdues'' et de composte pour ‘‘opérations sordides'' et immoralités parlementaires. Car il se murmure que, mutatis mutandis, le député disciple ne doit pas être le seul au sein de notre Assemblée Nationale à devoir répondre prestement au cri du cœur du député maître: ‘‘Je clame qu'il y a effectivement un député voyou, loubard, braqueur et coupeur de route. C'est bien toi''.

Aucun des déterminants accolés en la circonstance à député n'est attendu, ils sont tous surprenants et écœurants, s'agissant de député, ‘‘représentant de la Nation toute entière'', au terme de l'article 80 de la Constitution. Et s'ils sont plusieurs au sein de notre Assemblée Nationale à être concernés, à des titres divers, par ce définitif ‘‘c'est bien toi'', l'on voit bien que c'est triste à mourir.

Et ce n'est point par délectation morose que l'on fait suite ici à la lettre ouverte du député maître et suite fatalement à la tristesse mortifère qui s'en dégage, c'est par devoir patriotique et pour appeler au secours ce qui reste de conscience, de valeur et de vertu dans notre pays, que nous appelons notre patrie, et qui court à sa ruine si rien n'est fait. La patrie est en danger. Pour la faire sombrer, ‘‘il suffit d'un imbécile'', a pronostiqué le président Zinsou sur RFI le 9 septembre 2010. Ne laissons donc pas agir les imbéciles. Sur la bêtise donnons le pas à l'intelligence et à l'amour de la patrie. Tout de suite. Maintenant.

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