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Iredey Blog Emergence

Le journaliste VIANNEYde l'Aube NOuvelle répond ....

8 Janvier 2009 , Rédigé par ibe_master Publié dans #Art et Culture

Réponse personnelle de VIANNEY au doyen Olympe Bhêly Quenum : « Ni sicaire, ni thuriféraire, mais dépositaire de son sang »

 

Par Vianney ASSANI, journaliste

Cotonou, le 08 janvier 2009

 

Cher monsieur Olympe Bhêly Quenum,

Permettez-moi tout d’abord, de vous féliciter pour l’exceptionnelle qualité de votre plume, que je redécouvre plus de deux décennies après la fin de mes études secondaires. Je me flatte d’avoir été à l’origine et d’être le destinataire d’une brillante correspondance qui, peut-être, figurera demain dans une anthologie, ou dans une édition de vos œuvres complètes.

 

 

Car, sur la forme, j’ai savouré votre droit de réponse, d’ailleurs bien plus que la lettre ouverte au Président de la République, même si sur le fond je conteste autant l’un que l’autre. Je vous remercie aussi très chaleureusement pour vos vœux. En retour, je vous souhaite, de tout mon cœur une vigoureuse et magnifique année 2009 et tout plein de belles choses pour bien longtemps encore. A la suite de la réplique de notre rédaction à votre droit de réponse, j’ai tenu aussi à vous écrire personnellement cette lettre ouverte, non seulement pour vous signifier mon respect et mon admiration, mais aussi et surtout pour vous dire que je ne suis ni un sicaire, ni un thuriféraire, comme vous l’avez insinué dans votre droit de réponse. Je suis simplement un journaliste, tout nouveau quadragénaire, né au Bénin et ayant grandi au Bénin. J’y ai fait mes humanités classiques, (philo, droit et sciences politiques) avant de rejoindre la France pour des études de journalisme et un parcours professionnel d’une dizaine d’années dans des médias français, notamment comme reporter au sein du groupe France télévisions. Je suis membre fondateur et administrateur du Conseil Représentatif des Associations Noires de France (le CRAN).

 

Je ne suis pas évangéliste. Je suis le petit-fils d’un membre de la collectivité Zinsou-Bodé de Ouidah, converti à l’islam. Mon père est néanmoins catholique, et ma mère protestante méthodiste. Je pratique moi-même la religion romaine et je suis membre du « Sillon Noir » (Mèwihwendo) du Père Barthélémy ADOUKONOU. Je ne serai jamais le sicaire, ni le thuriféraire d’aucun régime, mais je serai toujours un dépositaire de la dignité et du sang de la patrie. C’est pourquoi je ne suis revenu au Bénin qu’à la fin du régime Kérékou, que j’aurais pu rejoindre, pour faire mon beurre comme on me l’avait proposé.

 

Moi, je n’avais pas appelé à voter pour Boni YAYI en 2006. Mais j’ai regagné le Bénin, à cette époque, et j’ai compris pourquoi les prétendus favoris ne pouvaient pas gagner. Depuis bientôt trois ans, j’ai pris le temps d’observer, d’écouter, d’étudier, de rencontrer, de regarder, d’échanger, de souffrir, de me taire, d’enseigner, de travailler, de me décourager, de reprendre espoir, de m’informer, de lire, d’encourager, de m’énerver, bref de vivre intensément le Bénin d’aujourd’hui , et de comprendre deux choses : 1) si Boni YAYI n’est peut-être pas un président parfait, nous ne disposons pas d’une alternative crédible aujourd’hui. 2) En dépit des erreurs qu’il a pu commettre ou qu’il pourrait commettre plus tard (il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas), Boni YAYI qui ne fait d’ailleurs pas que des pavés et des échangeurs brûle d’un vrai patriotisme et d’une réelle volonté d’excellence pour ce pays. Il mérite donc d’être accompagné, d’être aidé, dans l’intérêt du Bénin. Je ne suis pas à la recherche de facilités ou de rentes. J’ai un parcours universitaire et professionnel, des compétences avérées, une grande capacité de travail et quelques idées dont je peux être fier. Comme Olympe Bhêly Quenum, s’il était rentré au Dahomey dans les années 60, je pense avoir une perspective naturelle, un jour ou l’autre, si le Grand Architecte de la Nature me prête vie, santé et quelque réussite, de faire partie de l’élite de notre pays. Par ces temps « obamaniens », je pourrais l’être encore plus facilement en France, eu égard à mon métier, mon énergie, et ma maîtrise de l’art de la communication. Mais bien qu’étant un des pionniers du combat pour la visibilité des Noirs dans le paysage médiatique et politique français, j’ai préféré revenir au pays de mes entrailles, pour être utile, plutôt que d’être utilisé dans l’Hexagone. Mais, puisqu’il y a encore quatre ans, je ne me voyais pas plus présent à Cotonou qu’à Paris, je me sens comme un Béninois de la diaspora en mission au pays natal. C’est pourquoi, je prêche l’implication active des Béninois de l’étranger dans l’avenir de notre pays. Le Bénin a besoin de nous tous. Mais soyons précis, attentifs, justes, stratégiques, rigoureux et efficaces. Nous aurons l’occasion, j’en suis sûr, d’en reparler. Je suis un quidam. Mais je suis le serviteur de notre patrie commune.

 

Cher monsieur Olympe Bhêly Quenum, sachez que je suis de votre excellence le très fidèle et dévoué serviteur.

 

Vianney ASSANI, journaliste

Vianneyassani@yahoo.fr

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