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Iredey Blog Emergence

Le pardon inévitable de YAYI BONI*

16 Mai 2014 , Rédigé par ibe_master Publié dans #Actualités

Et si le pardon de YAYI BONI préparait 2016 *...

 

Si vous avez été surpris par la sortie non-lieu de Yayi Boni, vous avez manqué de flair politique. Ce pardon était inévitable comme le printemps après l’hiver. L’avis de la cour suprême a ouvert la porte au spectacle macabre organisé sur la chaine nationale où l’ami pardonne à l’ami sous prétexte d’une médiation internationale. Les amis sont de retour, le duo fétiche se constitue : haro le peuple, quidam la nation. « Quand on a brisé des vies, détourné l’énergie de toute une nation vers des futilités, des prières hypocrites et des marches pré payées, saboté des entreprises nationales, ridiculisé la Nation, on peut bien finir par pardonner » : tout ça pour rien.

Le discours du Président Yayi Boni est un discours incomplet, un discours qui manque d’audace, qui manque d’humilité. L’heure est bonne pour dire certaines vérités. La base fausse sur laquelle on vivait a croulé et il faut chercher un sol ferme pour bâtir solidement. La flèche empoisonnée est toujours dans la plaie, le poison fera son œuvre. Les vraies victimes de cette affaire, de cette mafia qui a vidé l’intelligence béninoise de sa sève, qui a ridiculisé l’orgueil béninois sont délibérément oubliées. Tout porte à croire que le Bénin se résume à deux personnes : Yayi Boni et Patrice Talon. Les blessures profondes infligées au peuple sont encore saignantes. Le discours devrait être un discours de réconciliation d’abord avec un peuple meurtri qui est la vraie victime. En coffrant une fois encore le peuple, Yayi Boni prouve qu’il méprend la bonne température du pays. Il fait confiance à l’amnésie légendaire du peuple béninois. Un peuple qui accepte n’importe quoi et n’importe qui ; un peuple qui se contente de peu, de très peu. Il oublie sa violence verbale envers le peuple et la classe politique. C’était toutes les différentes cellules du pays qu’il fallait reconstruire, boucher les trous creusés dans le drapeau national. Aussi les propos belliqueux appelant « les siens » à se tenir prêts à affronter « les autres » et sa volonté de bondir sur la classe politique exigeaient-ils un pardon solennel.

L’intérêt du pays demande-t-il le pardon du parjure et de la violence ?

On peut aussi s’interroger sur le sens à donner à ce pardon.

Ce pardon ne libère pas le peuple du séisme financier dont il est victime par la faute d’une affaire imaginaire. Connaissant le passé tumultueux de ces deux hommes, on peut logiquement se demander s’il ne s’agit pas d’un pardon pour 2016 ou un autre guet-apens qui se dessine allègrement. En attendant, si cette décision pourra apaiser la tension sociale, libérer des énergies positives, permettre la libre circulation des personnes, ce serait salutaire pour le pays. Au-delà du côté politique et de l’effritement du patriotisme, le fardeau financier de cette crise est énorme. Qui paiera la facture salée de cette rocambolesque affaire qui a plongé le Bénin dans un coma économique nécessitant de bouche-à-bouche urgent ? Voilà une question claire comme l’eau de roche.

Jules Djossou

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